J’aimerais aujourd’hui vous faire part d’un témoignage bouleversant.
C’est celui de Jack XLR (nom d’emprunt), un câble comme tant d’autres, mal aimé et maltraité… Une victime de plus de l’ingratitude et de la barbarie des humains.
Ah, j’étais beau dans mon emballage… J’étais bien roulé quoi. Un peu trop serré c’est vrai, mais je sentais bon le caoutchouc neuf et mes connecteurs étincelaient.
Je rêvais de beaux micros, de grosses tables de mixage et d’enceintes puissantes. De connexions, déconnexions, reconnexions…
Le jour où c’est arrivé, je m’en souviendrai toujours, c’était un samedi de décembre. Un concert. Comment oublier…
Posé sur un flight-case, j’observais les gens qui s’affairaient pour préparer la scène. Et partout autour de moi, plein d’autres câbles : des gros, des petits, des courts, des longs, des colorés… Je me sentais à ma place. J’allais enfin ressentir ce frisson, ce courant électrique qui allait me parcourir d’un bout à l’autre !
Mes rêveries furent brutalement interrompues par un jeune homme pressé, qui m’arracha de mon emballage sans le moindre ménagement. Il brancha l’un de mes connecteurs à l’arrière d’une magnifique table de mixage, puis saisit mon autre extrémité, qu’il lança de toutes ses forces en direction du micro.
Pendant une seconde, j’ai volé ! Alors que je planais au-dessus de la scène, je voyais ce micro, fièrement dressé sur son pied, se rapprocher à une vitesse qui augurait un premier contact assez brutal… Qu’importe, j’étais prêt !
Mais à quelques centimètres de la cible, ma course fut stoppée net. Je m’écrasai au sol dans une vive douleur. J’étais trop court… Je ne pouvais pas atteindre le micro.
Le jeune homme me saisit alors par mon connecteur qu’il tira très fort vers lui, dans l’espoir de récupérer les quelques centimètres manquants. Immédiatement, je ressentis un léger craquement dû à cette élongation : la soudure dans mon connecteur était en train de lâcher.
Voyant qu’il n’y arriverait pas, mon bourreau me laissa retomber sur le sol. Et c’est là que mon calvaire a réellement commencé.
Je fus piétiné à de nombreuses reprises. Ecrasé par les roulettes des flight-cases. Repoussé à coups de pieds. A chaque fois, je sentais mes organes internes se tordre et s’écraser. A tel point que mon enveloppe extérieure était déchirée à certains endroits, laissant mes entrailles à nu.
J’étais blessé. Souillé. Abîmé.
Devenu inutile, je fus roulé « au coude » par un des techniciens – renforçant ainsi la douleur liée à la torsion de mes fils conducteurs – avant d’être jeté nonchalamment dans un bac en plastique portant l’inscription « DEFECT ».
Plusieurs mois se sont écoulés depuis lors. Et je croupis toujours dans ce bac aux relents de vieille bière et de cigarette froide, en compagnie de dizaines d’autres compagnons d’infortune, attendant une hypothétique revalidation. Mais je ne me fais guère d’illusions sur mon sort…
Je m’appelle Jack, j’étais un beau câble de 10 mètres.
Que ce témoignage poignant soit pour nous tous un rappel de quelques principes de base.
Pour prendre soin de tous vos câbles, qu’il s’agisse de celui de votre téléphone, d’une rallonge triphasée ou de celui de votre home-cinema :
En respectant et en diffusant ces quelques conseils, vous contribuerez à rendre la vie un peu plus supportable à tous ces câbles qui nous rendent tant de services au quotidien.
Ensemble, nous pouvons arrêter le massacre.